Qui suis-je ?

Tu te rappelles...

Oui, tu rappelles quand tu rêvais... Quand tu rêvais de moi...Quand tu rêvais de nous... Moi, je m'en souviens... C'était fait de petits riens... De petits mots sur la table de chevet... De SMS envoyés même pour rien...De trucs imprévus... De toute façon tu te rappelles... On savait pas gérer le temps... C'était une dimension qu'on connaissait pas... Le jour la nuit peu importait... vraiment... C'était pas là l'essentiel... Tu te rappelles... Je m'en souviens... De ton poids sur moi... Quand tu ne dormais pas... Tu te rappelles... Quand tu me posais toutes tes questions... Quand tu cherchais tes solutions... Je m'en souviens... De mes réponses de rien... De mes réponses "tu sais", "je n'en sais rien"... Tu te rappelles ?
T'avais les cheveux au soleil... T'avais les pieds au bord de l'eau... Et moi je te regardais du rivage... T'avais cet éclat dans les yeux qui me disait que c'était presque parfait... Presque.
Je me souviens de notre cachette dans les roseaux... De ton regard incertain à chaque bruit d'oiseau...
Je me souviens de tout ça
Tu te rappelles ?

Moi, je m'en souviens que trop bien...

Je ne me souviens plus de toi

Je ne me souviens plus de toi... Tu es heureuse ? Oui je ne sais plus qui t'es, je ne sais plus ce que j'ai bien pu vivre avec toi, je ne me souviens plus de rien, pas même du gamin, tu vois. C'est super. Je te haïs presque.. T'as vu ? J'ai progressé. Je t'ai même presque craché dessus. Tu es heureuse ? C'est pas toi qui me l'a demandé ? Ah non... Bah je croyais.
Ca y est, je t'ai oubliée... Je ne connais plus notre histoire... Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Ah oui, pourquoi je te parle de ça ? Bah je sais pas, réfléchis. Un peu, ça fait jamais de mal.

Regarde le ciel

Regarde ton ciel
Tu trouves pas
Que les oiseaux volent trop bas
Tu trouves pas
Que les nuages y'en a trop là
Regarde ton ciel
Je suis sûr que tu trouveras

Alors bien sûr c'était galère
Quand elle oubliait
de prendre ses tagadas
Bien sûr t'étais pas fier
Quand elle revenait
Qu'elle te disait tout ça
C'est sûr tout ça
Mais tu l'aimais
T'aimais tout ça
La belle galère

Regarde le ciel
Tu trouves pas
Que les étoiles n'y sont pas
Tu trouves pas
Que le vent ne souffle pas
Regarde le ciel
Je suis sûr que tu trouveras

Alors bien sûr c'était l'enfer
Quand elle te filait
Ses anges qui passaient pas
Bien sûr quelle misère
Quand la vie va comme ça
Qu'il fallait pas
Mais tu l'aimais
A renverser tout ça

Alors tu vois
Tu vas te taire
La mettre tout bas
Cette musique en vers
La mettre tout bas
Partir à l'envers

Regarde ton ciel
Et tu verras
Que les oiseaux ne sont plus
Et tu verras
Que les nuages ils ont bu
Regarde ton ciel
Je suis sûr que tu verras

Le bruit du silence

La musique me dit qu'il n'y a pas de note
Le journal me dit qu'il n'y a pas d'info
Mon horloge n'égrène plus le temps
Mon tête me dit que c'est pas comme avant

Je vous crie en silence
Que ce n'est pas ma faute
Que mes barrières étaient là avant
Que mes mots étaient dedans

Je vais barrer les lignes
Inspirer chaque rail
Prendre le train
Faire le dernier voyage

Ma musique joue plein de fausses notes
Mais il n'y a personne qui les entend
Faut dire que je sais pas jouer
Faut dire que je sais pas jouer comme avant

Je vous crie en silence
Que la marée va être haute
Que les côtes seront ravagées
Que la mer sera à vos pieds

Je vais barrer la dernière ligne
Je vais suivre ce rail
Sauter du train
Faire le dernier voyage

Lors vous n'entendrez plus rien
Que le bruit du silence
Juste le vent
Et le bruit du silence

Je rêve de rien

Je rêve de rien. J'ai des papillons aux ailes vermillon devant les yeux, des idées noires pour deux. J'avais un bébé à partager avec toi, mais j'avais... T'inquiètes pas, ce n'est rien... Y aura bien une gosse paumée ou une catin pour l'adopter. Non, tu vois, c'est fini de rêver, c'est fini de tourner sur le manège de la vie sur ton poney de misère. Tu penses à quoi, là maintenant ? Toi qui ne rêvais de rien, qui ne faisais que vivre ton destin. Avec tes larmes de crocodile que j'essuyais chaque fois, j'ai vaporisé un brouillard de pluie. Pour cacher l'absence, le silence et peut-être la mort. Oui peut-être la mort, non sûrement... Après tu t'en rappelles plus vraiment.
Alors tu vois, je ne rêve plus à rien, je ne survis qu'au travers des mots qui s'écrivent tous seuls comme ça et comme ça, c'est peut-être bien. Je te dis ça mais tu t'en fous. T'as regagné ton ghetto, tu finis de bousiller les ailes que t'avais dans le dos.
Alors tu vois, ferme les yeux, endors-toi... Serre fort contre toi ton Winnie... On se retrouvera, sûrement pas au paradis mais peut-être en enfer.
Alors tu vois, éteins la lumière qui n'est pas, baisse les paupières, laisse-moi qu'une trace de sang, une vague de parfum sur mes draps. Laisse-moi.
De toutes les manières, on se retrouvera pour faire l'amour ou pour faire la guerre.

Tilou, Orléans, le 11 mars 2007

Plus de stéréo

Baissez la musique
Eteignez la radio
Et écoutez la mer

Regardez les tropiques
Laissez-vous faire
Laissez parler les mots

Elle disait l'Amérique
Un jour, j'irai
Elle disait ses rêves
C'était beau mais c'était

Elle disait
Ce qu'elle voulait
Mais jamais
Ce qu'elle ne voulait

Vous anticipiez
Vous vous disiez
Voilà
Pourquoi pas

Vous regardiez les tropiques
Au nord
Vous buviez sa musique
Encore et encore

Quand elle disait
Ce qu'elle voulait
Quand elle taisait
Ce qu'elle ne voulait pas

Vous rêviez
Vous en aviez
rêver
De ces amours plurielles
De cette ange délurée
Venue d'un autre ciel

Vous en rêvez encore
Alors

Baissez le son des rêves
Eteignez cette lumière
Souffler sur la bougie
de cette vie
Qu'on ne peut pas vivre à deux


A toi

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Tristes chimères

A ma fille à mon âme à mon cœur d’artichaut
A ma dune ensablée à ces bleus qui te saignent
A tes lunes mouillées à tes larmes qui geignent
A ta foutue lame à l’ange envolé trop tôt

Mes pensées à ma fleur qui sa vie la dédaigne
Je livrerai son âme au cimetière des roses
Pour que chaque matin au soleil on l’expose
Afin qu’elle ne fane pas ni ne s’éteigne

L’aurore sera nuit les oiseaux de passage
Et les lits de poussière auront l’odeur pas sage
L’humeur feu de l’orage aura fini sa guerre

Et les soirs sans espoir éteindront la lumière
Dans l’attente reine au cœur amer qui s’enferre
Glisseront en rivière les tristes chimères