Qui suis-je ?

Jouir, Oui, mais surtout pas

J’ai rêvé cette nuit,
Pas de bébés givrés,
Mais de ces nuits volées,
Parties, perdues, depuis ;

Je me souviens de toi,
De tes baisers sucrés
Quand tu venais fouiller,
De tes seins qu’on voit pas ;

Nous montions doucement,
Je te laissais ta main
Me montrer le chemin,
Pénétrant lentement ;

Et là, je te cherchais,
Le sens, le mouvement,
Et toi, tu respirais
Cherchant ton firmament ;

Et tu étais perdue
Remuant en tout sens
Et brisant la cadence
Et tu respirais plus ;

J’ai rêvé cette nuit
Que tu étais perdue
Mais la peine perdue
J’ai rêvé d’une amie ;

Jouir, Oui, mais surtout pas,
Des fois qu’aimer serait
Il vaut mieux tuer là
Si l’enfant Rien naissait.

Racines du mal, racines de vie

A cette nuit qui s’en revient comme un couvercle
Je lui ai dit : « demain matin : fin de ce cercle. »
A mon ange mi-démon qu’a laissé sa peine
Dans le lit de notre passion, pas une scène ;

Dans cette nuit qui s’installe comme mon hôte,
Me suis assis, j’ai voulu regarder où mes fautes ;
Est-ce la fumée de ma cigarette grise ?
Est-ce mes pensées contre ce mur qui se brisent ?

T’aurais pu dire : « mais c’est quoi tous ces poèmes ? »
Et je t’aurais dit : « ça, c’est mon cerveau qui saigne… »
Mais je t’aurais dit : « c’est mon petit cœur qui t’aime. »
Et toi, ben t’attends là que la lumière s’éteigne…

Tu peux rester murée dans ce profond silence,
A ressasser l’histoire et vouloir la comprendre,
Tu peux aussi t’en aller, sortir sans défense,
Puis continuer l’histoire, vouloir la reprendre ;

Là, regarde-moi, à quoi crois-tu que je pense ?
Que ma route est finie, qu’il me faut la comprendre ?
Là, regarde-moi, crois-tu que je t’offense ?
Moi, mon amour, ma route, je veux la reprendre ;

Tu peux rester au bord à attendre cet ange
Qui t’emmènerait là où tu rêves d’aller ;
Mais tu resteras là, à attendre, mon ange,
Gabriel est passé, sa main, t’as refusé ;

Eros n’est même pas venu, mon petit cœur,
Il n’était pas même invité à ton orgie
Improvisée, bacchanale de ton malheur ;
Tu n’étais Cupidon que quand t’étais en vie ;

Parle-moi, déprime, parle-moi de folie,
Parle-moi de tes messages, et de celui
Où notre amour d’hier est parti dans l’oubli
Où j’ai cherché en ma mémoire cette vie ;

Cet hier où tu m’as dit : « deux mois de retard »
Cet hier où tu m’as dit : « tu t’en vas, tu t’en fous »
Cet hier où je suis revenu comme un fou ;
Ce demain où la nuit n’est venue que bien tard ;

Et puis ces longues heures de silence à attendre,
Et puis ces blanches minutes à rien comprendre,
Toutes ces secondes égrainées à se pendre
Pour ce déni fatal finalement apprendre ;

Folie, c’était pas moi et tu m’aimais encore
Quand ton ventre rose s’est enflé de cet autre,
Lorsque la nuit a voulu être et pas une autre,
Quand t’as fait de la boue gamine avec mon or ;

Alors pourquoi je pleure mes larmes démentes ?
Ainsi crois-tu que tu t’es seule crucifiée ?
Regarde dans mes yeux la lueur du passé,
Contemple cette plaie réouverte et béante ;

O tu ne peux pas comprendre, mon petit ange,
Mes souvenirs sont trop vieux et ils puent le rance,
Ils sont enterrés sous des tonnes de souffrance,
Dix-sept ans, c’est l’âge pour faire mourir les anges ;

Personne ne peut comprendre ce qui s’est passé,
Là en septembre et avant, en ce mois de mai ;
C’est un peu la même histoire en mars qu’en juillet,
Même envie, même folie, même destinée ;

J’ai mis mon cœur de côté, pour revenir en vie ;
J’aurais aimé garder au secret, dans mes vers,
Notre histoire d’impies, pour elle sous la terre,
Récit d’une vie folle quand même jolie ;

Alors toi qui me parlais d’être schizophrène,
A quoi crois-tu là maintenant et comprends-tu ?
Comprends-tu ces mots, ces maux, ces riens que je tue ?
Est-ce bien folie que d’oublier ce que je traîne ?

Alors tu peux rester à attendre cet ange
Qui t’emmènerait là où tu rêves d’aller ;
Avec ou sans toi, ni toit, je vais m’en aller,
En chemin je parlerai de toi à mon ange.

Mon cœur… Mon amour.

A mon ange

C’est un petit cœur rose
Qui rame dans sa vie
Le cuir plein d’ecchymoses
Le bonheur aujourd’hui ?
Petit cœur n’y croit pas
Croire à cette folie…
C’est un petit cœur rose
Qui nage dans sa vie
Le bonheur en sa rose
Un jour peut-être d’elle
Vous verrez ce qu’elle est
Ephémère arc-en-ciel
C’est un petit cœur rose
A qui je donnerai
Ce bonheur qu’elle n’ose

Tilou, Orléans, le 23 octobre 2006

Si…

C’aurait dû être une autre histoire
C’aurait pu être notre histoire
C’aurait pu être une autre nuit
C’aurait dû être notre nuit

C’est toi qui m’avais dit la vie
Toi qui m’a fait croire à cette vie
C’est toi qui as tenu ma vie
Toi qui m’as fait croire à mon envie

Fut-il l’espace d’un instant
C’aurait pu être notre enfant
Toi qui me réinventais tant
C’aurait dû être mon enfant

T’aurais dû être une autre mer
T’aurais pu être notre mer
Tu m’aurais dit : tu m’aimes ?
Je t’aurais dit : je t’aime

Tu m’aurais dit : je sais pas
J’t’aurais juste dit : neuf mois
Tu m’aurais dit : je t’aime
Je t’aurais dit : je t’aime

C’aurait dû être une autre nuit
C’aurait pu être notre nuit
C’aurait pu être une autre histoire
C’aurait dû être notre histoire

Je t’aime

Tilou, Orléans, le 17 octobre 2006

Cent vents, sans toi

Cette nuit s’avance et je ne dors toujours pas ;
Je pense à mille choses et ne rêve de rien ;
La place est encor chaude et le drap trop ancien,
Il sent toujours la vie, cette mer d’ici-bas ;

Je me la rappelle, souviens-toi cette trique,
Que tu tenais sans peine enfouie au fond de toi,
Que tu voulais toujours, qui te laissait sans voix,
Comme un bateau ancré, perdu dans cette crique ;

Et tu restais blottie, accrochée à ce mât,
Attendant ce peut-être impossible : rester là,
Ce rêve qu’on promet, ce La qu’on ne tient pas ;

Cette nuit s’avance et je rêve encore de toi,
Toi qu’as plié cette voile comme un tréma,
Et sous les vents d’octobre, je n’avance pas

En Souvenir De Ma Nymphette Qui S’en Est Allée…

Ceci est le dernier post de ce blog.

On m’a dit que Ma Nymphette était morte alors que je ne la crois que disparue.

Mais il faut que je me résolve à voir cette réalité en face, moi qui n’ai jamais voulu de cette minable rationalité. Mais voilà, les pragmatiques ont encore gagné. Comme je disais sur un forum l’autre jour, phrase qui a été repris par pas mal de connectés qui s’y sont retrouvés, le problème c’est que les personnes qui ont peur de souffrir en amour détruisent les personnes qui ont dépassé cette dernière, quitte à leur remettre ce sentiment au fond du cœur.

Oui, il faut du courage pour aimer, il faut dépasser ses peurs, dépasser la réalité qui t’aliène à ce que tu as pu croire un instant comme le bonheur. Mais il ne faut pas s’arrêter de vivre. Il faut laisser les personnes qui refusent d’avancer sur le bord de la route, soit qu’elles ne méritent pas de suivre le chemin qui mène au bonheur, soit qu’elles prendront la route plus tard.

Mais il ne faut pas attendre. L’attente enferme dans le doute et fait renaître l’angoisse de l’imprévisibilité de la vie, du destin et de l’amour. Je l’ai déjà dit : personne ne peut promettre que l’amour durera toujours parce que c’est un sentiment de l’instant, qu’il faut entretenir à chaque seconde, peu importe la manière, peu importe les conséquences. Aimer et le regard des autres, ce ne sont pas des choses compatibles. Tout ce qui importe c’est de ne pas entretenir l’illusion par lâcheté. C’est à ça que l’on reconnaît les personnes qui ont un vrai cœur sous leur poitrine. Même si elles savent que les choses ne sont pas toujours faciles à dire ou à faire, elles le font, elles dépassent leurs propres natures par amour que ce soit pour le renforcer ou y mettre un terme.

Je n’ai pas de leçon à donner à personne parce que mon expérience n’est que la mienne et n’est pas représentative mais voilà, c’est un peu de données que je mets dans le pot commun pour ceux qui pourraient en avoir besoin. Je ne vois pas d’intérêt à mettre au secret les choses que je vis et les opinions qu’elles me suggèrent. Elles n’ont peut-être aucun caractère de vérité mais je reste persuadé qu’elle ne sont pas tout à fait fausses. En tout cas, ce ne sont pas des mensonges.

Je ne mens jamais en amour. Je me mets à nu. C’est dangereux, je le sais mais je ne sais pas faire autrement. Quand j’avais mon amure sur mon dos, je peinais à avancer, à dire les choses les simples pour susciter l’amour en la personne que j’avais élue. Le revers de la médaille est sûrement que cela me détruit un peu plus que la moyenne quand l’élue part.
Mais là, l’élue n’est pas partie. Elle a disparu. Peut-être qu’elle vit bien là où elle est. Maintenant, j’ai à faire quelqu’un d’autre. Une connaissance à peine. Et il faudrait que je règle avec elle l’enterrement de Ma Nymphette.

Ma Nymphette n’était donc qu’un songe de quelques mois. Ma Nymphette qui avait des ailes dans le dos, des envies, des rêves, qui ne touchait pas la terre des hommes. J’avais trouvé ce que j’appelle ma presque moitié d’âme. L’âme sœur. Certains disent que l’âme sœur est un mensonge. Moi, je ne le crois pas et ne veux jamais le croire. La vie c’est plus beau que cela et elle permet cela. La vie n’a de sens que celui qu’on lui donne, sinon elle ne sert à rien. La vie c’est le partage. Il n’y a pas de vie dans l’isolement, ce n’est que de la survie.

J’ai croisé pas mal de blogs et de forums sur lesquels certaines personnes se demandaient s’il fallait qu’elles culpabilisent de ne pas pouvoir ou savoir aimer. Pourquoi se posent-elles cette question ? Il n’y a pas de recette de cuisine pour aimer, chacun sait le faire s’il s’ouvre à ce sentiment. Les autres n’ont qu’à crever dans leur égocentrisme pervers.

Ma Nymphette est morte et il faut en faire le deuil. J’ai dans mon cœur de la tendresse pour elle pour ce qu’elle était : une petite étoile, un petit rayon de soleil dans le grisâtre de la vie ordinaire. Et puis, suite à l’ablation du cœur que son hôte a subi durant l’été, son appartement s’est retrouvé atrophié de toutes ses pièces. Elle est restée sur le palier quelques semaines attendant en vain une greffe. Mais c’était en vain. Alors elle s’est jetée dans la mer. Moi, j’étais loin. Je suis parti à la nage trop tard, trop de vent contraire. Je me suis épuisé, j’ai failli me noyer.

A l’heure où je vous parle, je suis encore convalescent. C’est à mon réveil qu’une personne a préféré m’annoncer la nouvelle. J’ai secoué la tête, un nœud dans la gorge, incapable de vocaliser le moindre son. Et puis, j’ai pensé à ce que me disait ma défunte : penser à ce qui a été bien. Alors je me suis souvenu.

Je me suis souvenu de notre premier rendez-vous.
Elle était pleine de vie, de douceur.
Elle s’était apprêtée en bonbon rose qu’elle était.
Je me suis souvenu du baiser manqué.
Je me suis souvenu du premier baiser.
Je me suis souvenu de notre première nuit.
Je me suis souvenu de notre premier bain.
Je me suis souvenu de sa chaleur, de son souffle dans nos moments intimes.
Je me suis souvenu que jamais elle ne voulait que cela se termine.
Je me suis souvenu de notre gaucherie.
Je me suis souvenu de sa bouche.
Je me suis souvenu de ses seins, de ses fesses, de sa nuque.
Je me suis souvenu de ses lèvres humides.
Je me suis souvenu de ses mains
quand elles m’effleuraient
quand elles m’enflammaient.
Je me suis souvenu de cette simplicité à lui faire l’amour.
Je me suis souvenu de notre délire de cinq minutes avant qu’elle file au boulot.
Je me suis souvenu de nos escapades.
Je me suis souvenu de l’amour qu’il y avait sur le parterre de mon appartement
Je me suis souvenu de l’amour qu’il y avait sur le parterre de son appartement
Je me suis souvenu des sensations.
Je me suis souvenu des ses évasions nocturnes.
Je me suis souvenu de nos nuits passées l’un contre l’autre, fusionnés l’un à l’autre.

Je pourrais vous raconter mille fois ces tous petits moments de bonheur tout simple.
Je suis fan des petits détails de rien du tout, de pas grand-chose mais qui mettent dans le cœur de minuscules flèches d’amour.
Je me suis souvenu des choses qu’elle disait :
Qu’elle ne comprenait pas pourquoi certaines personnes étaient ensemble et ne le montraient pas.
Qu’elle ne comprenait pas pourquoi les signes d’affection étaient gommés en public.
Qu’elle ne savait ce qu’était l’amour mais qu’avec moi, elle apprenait ce que c’était.
Qu’elle m’aimait trop fort.
Que son petit cœur battait trop fort pour moi


Je me suis souvenu l’avoir entourée de tout l’amour dont j’étais capable.
Je me suis souvenu comment j’ai glissé tout doucement vers cet amour simple, fort, toujours plus grand chaque jour.
Je me suis souvenu que les mois étaient des heures
Que les heures étaient des minutes
Les minutes des secondes
Quand j’étais avec elle

Je me suis souvenu des photos que j’ai faites d’elle
Pendant son sommeil
Au réveil

Je me suis souvenu de cette délicate esthétique.

Je me suis souvenu que j’étais fan
Je me suis souvenu quand cette Nymphette me trottait agréablement dans la tête
Je me suis souvenu de mes maladresses, de ne pas savoir comment elle aimait mieux que je le l’aime.
Je me suis souvenu de tous ces instants suspendus du temps
L’avoir au creux des mes bras

Cette Nymphette, Ma Nymphette
Je l’aime encore.

Je veux croire que la mer ne l’a pas emportée, qu’elle s’est pas noyée
Je suis sûr qu’elle est quelque part.

Oui mais voilà
Je ne suis pas Pénélope
Je n’ai pas sa force de caractère.

Je suis un enfant qui ne peut pas attendre
qui ne veut pas se noyer

Je me suis aussi souvenu de ce drôle de jour où tu m’as envoyé ce message où tu ne savais plus trop où t’en étais avec moi.
Je me suis souvenu du soir où tu as fini par passer où l’on s’est embrassé, navrés que l’on était d’en être passé par là, heureux de se retrouver.


Que dire après cela. Je n’ai pas d’épitaphe.
La chenille s’est enfermée dans sa chrysalide.
La chrysalide est restée au soleil.
Pas de papillon. Pour l’instant.
C’est comme cela que doit se terminer ce paragraphe.
Ce chapitre n’en fait qu’un. Il y a trois lignes : c’est rien.
Je laisse le bas de la page vierge… des fois que…

J’attends la nouvelle Nymphette
que j’aurais de nouveau à rencontrer, à aimer, à combler.

Je ne sais pas comment on fait mais je fais. J’essaie.
L’amour n’est pas injuste pour ceux qui ne le sont pas.
J’ai foi en cela.

Adieu donc lecteurs anonymes ou non.
Je prends un autre chemin.
Que ceux qui veulent me suivre, anonymes ou non, viennent avec moi.
Je veux des choses plus simples.
Je veux pouvoir aimer plus librement.

J’ai payé mon dû à ma prison.
Physiquement.
Moralement.

Mais je me suis redressé un peu tout seul, un peu aidé.
J’aurais voulu tout redresser mais c’est au-delà de mes forces.
Je ne suis pas David et Goliath est bien trop fort.
Je ne suis qu’une fourmi qui cherche sa maison.
Pas de cerveau, tout à l’instinct.

Adieu donc…
ou peut-être au plaisir de vous revoir…
Dans une autre vie, dans une autre histoire.

Notre Histoire, saison rose

Dans cette nuit blanche qui s'avance,
Je suis là sans espoir et je pense ;
Je remonte et remonte en tous sens
Ce roman qu'a viré en démence ;

Tout a commencé dans nos silences,
Regards dont on ne savait le sens ;
D'un coup d'oeil furtif sans insistance
A quelques mots simples, pas immenses ;

Puis d'un coup t'as brisé mes non-sens
Avec ce post-it plein d'insouciance ;
Et puis t'as fallu de la patience,
Que je quitte mon port sans défense ;

C'était fou et tout plein d'insouciance,
T'es venue habillée d'innocence ;
T'étais gaie remplie d'effervescence
Foutue de cette phosphorescence ;

Tu sentais bon ce parfum d'enfance,
L'amour en poche, la fulgurance ;
O ce petit corps, ce coeur immense,
A rompre ma glace et ma défiance ;