Qui suis-je ?

Pourquoi ?

Un jour, on me le demandera, c'est sûr. Pourquoi ? Quelles sont les raisons mystérieuses qui m'ont fait rassembler tous les poèmes et textes d'ici, ici ? Je ne sais pas. Peut-être pour rester en vie. Pour mettre sur le papier, l'encre que j'ai dans la tête et m'en débarrasser. Oui, je ne les aime pas vraiment bien ces poèmes mais j'y tiens. Des fois, il vaudrait mieux que je ne les ai pas écrits. Mais voilà. Ca c'est plus fort que moi. Je n'ai eu pour compagnons d'infortune pendant des mois qu'un stylo et mon cahier. L'envie s'était barrée. Le monde n'existait plus ou si peu. Il n'y avait que ce silence et les images que mon cerveau délirant par le manque d'air... Il étouffait... Dans chacune de ses suffocations, il y avait un mot qui s'assemblait à un autre, c'est tout. Alors voilà... Aujourd'hui, je finalise. Je mets ces mots quelque part, un peu à l'écart de moi... Je les mets là. Parce que chez moi, ils n'ont plus de place. Je ne garde pas les mots de rien. Ils assombrissent trop la lumière de mes appartements...

Tilou, Orléans, le 20 janvier 2007

La Fille du Rien


Un jour j'ai vu sur une plage,
Un jour de plus, sans un nuage,
Une enfant nue sans maquillage
Qui ramassait des coquillages ;

Elle était ange sans destin,
Foutue de ce rose sur ses seins,
Un petit coeur qui vous dérange,
Où sa douce main vous désange ;

Fol elle aime jusqu'au matin
De son rire clair et enfantin,
Un petit coeur qui se fait ange
Lors une langue la désange ;

Un regard doux, des yeux si sages,
Le cheveu fin tel un mirage,
Un rêve nu, daté sans âge,
Un cliché flou vide d'image ;

Elle avait ses mains vers le ciel,
Pour effleurer sa lune de miel,
Son paradis plein d'artificiel,
Cette musique aux sons pluriels ;

Elle vous fait fondre la glace,
Quand ses menottes vous enlacent,
La Nymphette venue des cieux ;
Elle vous enclot au fond d'Elle,
Quand elle demande à son ciel,
La Nymphette des fous amoureux ;

Mais la nuit et le jour ne sont plus
Décousus d'amour et d'équipées,
Et le sommeil lui s'est envolé,
Et seul l'éveil las ici s'est plu ;

Et vous pleurez vos nuits pour rêver ;
Et vous rêvez vos jours à pleurer ;
Vous étiez fou d'amour volé ;
Vous l'étiez à vous oublier ;

Enfant perdue de cet arc-en-ciel,
Des grains de sable par kyrielles
Enlisaient de cette boue de fiel,
Ses petits pieds, grains superficiels ;

Elle est la nuit pour y jouir
Elle, nectar, sublime catin,
La petite Fille du Rien ;
Elle y a mis tous ses désirs
Mâtinés d'un lit de chagrins,
La petite Fille du Rien ;

Elle est la nuit assassine,
Quand elle étouffe de ses mains,
L'aurore naissant enfantine,
D'un mensonge tout nu d'une fin ;
Elle vous dira : ce n'est rien,
Ce n'est qu'un rêve embryonnaire,
Qu'un embryon carmin vulgaire,
La petite Fille du Rien ;

Un jour, j'ai vu loin de la plage,
Un jour de moins, plein de nuages,
Une fille de maquillage,
Qui écrasait les coquillages...

Tilou, à Orléans, le 15 janvier 2007

Ton père, ton frère, ton ami, ton amant

Un rayon de soleil au travers des volets
Sous le drap feu follet une goutte vermeil
Que l'on suit sous la raie rebondie de merveilles
De douceurs sans pareil révèle ton secret

Pas de mot qu'on ne sait pour gâcher ce sommeil
De la nuit au réveil de ces cris à la paix
Souvenirs de la veille enlacent la peau-lait
Où la rosée perlait sur la fleur en éveil

Et cette douceur fichée en ta mémoire
Cette douleur mal encrée au fond de toi
C'est juste un souvenir écrit dans ton grimoire

Du jour on ne se rappellera plus vraiment
Puisque de rien sera ton souvenir de moi
Ton père, ton frère, ton ami, ton amant

Du jeu dans l'image

Du jeu dans l'image
Des mots qui ne sont plus là
Partie lui avec


J'écris des mots comme ils viennent
Je n'ai plus envie de réfléchir
Je n'ai plus envie de dire
Dire au silence
Et le silence ne dit mot
J'écris des mots terre de sienne
Pour ne plus revenir là
Pour oublier que je suis là
Je l'ai tant regardée s'endormir
Je l'ai tant caressée et aller et venir
Je l'ai tant embrassée avant de partir
J'écris des mots : est-ce que je veux revenir ?

C*******

A trop jouer des mots, ma tête m'a quitté
Et mon coeur est resté à jouer du piano
Musique migraine à ruminer tous tes maux
A tordre les notes et en vain d'espérer

Je voudrais de mes mots la fin
Ne plus mettre ces mots rancunes
Mes rimes ne riment à rien
S'il ne m'en pousse qu'une
Je voudrais retenir les vers
Qu'ils ne se brisent plus à terre
Que mes notes fuient à l'envers
Et que j'oublie le froid l'hiver

Je voudrais de mes maux la fin
Ne plus mettre ces mots lacunes
Mes rimes ne riment à rien
S'il ne m'en pousse qu'une
A mon amour perdu, petit coeur C*******

Oublier

Oublier

J'écris à toi
Qui m'a bordé
Dans cette nuit

J'écris à toi
Que j'ai aimé
Fleuri de vie

J'écris à toi
La vérité
Que tu oublies

J'écris à toi
Pour le bébé
De cette nuit

J'écris à toi
Pour oublier
Cette infamie

C'était pourtant
Pas compliqué
De l'expliquer

J'étais l'amant
De cet été
Et quelques nuits

J'écris à toi
Au ventre enflé
Qui m'a meurtri

J'écris à toi
Qui l'a tué
Et m'a menti

J'écris à toi
Qui m'a tué
Et m'a menti

Orléans, le 8 janvier 2007