Qui suis-je ?

Ne le dis pas.

Ne le dis pas, ne le dis à personne… Mais je crois que je penserai à jamais et toute ma vie à toi. Toi qui me rappelles tellement d’instants de délires, de moments de bonheur et d’heures d’attente. Ce n’est pas ma faute si justement, ma vie est juste faite de ces graines de minute. Ce n’est pas ma faute à moi, si mon cerveau déraille comme ce n’est pas ta faute à toi si tes failles, tu ne les vois pas. C’est comme les miennes… Même si tu ne le crois pas. Alors ne le dis pas, comme je ne te dirai pas « je t’aime » comme la première fois.

Psychotropes hics

Dans les vapeurs d’essence et d’alcool,
Dans la fumée mollasse qui colle,
Y a des joies, des peines qui s’immolent,
Ca fait des taches, des auréoles ;

On navigue bien dans les amers hics,
Quand la mer s’en revient en musique
Vider cet estuaire enfant lubrique,
Puis repart sous les tristes tropiques ;

C’est pas notre guerre aux fins tragiques,
Qu’on tourne en délires psychiatriques,
Comblant de terre les besoins phalliques ;

Lors, aujourd’hui est bien loin d’hier
Et au milieu coule une rivière,
Charriant les souvenirs magiques.

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Tes tagadas

Effluve de la mer
qu'a bouillonné par coeur
Ca sent l'effort l'amour
En corps pendant des heures
N'oublie pas ta pilule
Sur le chemin du retour
Sinon ça fera des bulles
Qui seront pas de savon
Pourtant ç'aura un goût amer

Tu pourras tout me reprocher
Même si c'est ta misère
Au point de non-retour
J'en ai plus rien à faire
Laisse tes mensonges
A mon porte-manteau accrochés
Et pendant que j'y songe
Si tu pouvais me filer
Tes tagadas embryonnaires

Je te filerai un plan
Pour revenir par là
Puisque t'as oublié
Que c'était par ici
Qu'on a été amants
Etale bien ton mascara
Qu'on croit un peu que t'as pleuré
Ca fera un point de moins
Mais t'as déjà gagné...

...

Mal de mère

Maman, Maman,
Dis-moi pourquoi les bateaux
Ils coulent à l'envers
Pourquoi la mer
Elle s'en fout
Elle recrache sa lave de mère

Maman, Maman
Dis-moi pourquoi les navires
Ils n'ont aucun désir
De reprendre l'amer

Tirer un trait
en pointillé
Tourner les yeux

Assassiner les sensations
Nouvellement nées

A ton coeur meurtri
A ton coeur meurtrier

Tu as violé ton coeur
Violer notre nouveau-né
Toi qui te croyais lame de mer
Qu'avait pas le désir de maman

Et je pousserai mes verres
Jusqu'à tes pieds
Pour que tu marches dessus
Ou que tu tombes à terre

Y a toujours les bons et les méchants
Toi qui regardes le monde
Avec tes yeux adolescents
Tu te crois une femme
Tu n'es même plus une flamme
Juste une fille du rien pudibonde

Toi qui remues le couteau dans ta plaie
Tu préfères oublier
Et pas cicatriser
Tu préfères naviguer de travers
De tes voiles hissées à l'envers

Et tu verras
Ma mère superficielle
Tous les mots dans ce bordel
Dans cette orgie de fiel
Que tu aimes tant

Tout explosera
T'auras du sang dans tes entrailles
Et on ira jeter ces chairs
Dans la cuvette des chiottes
Personne n'en a rien à faire
Pas même toi
Puisque tout le monde veut oublier
Arrête de brailler sur l'amour

Enterre la vie
Et vis tranquillement notre mort

Parfois

Tu sais, Caro
J'ai parfois les lignes mais pas les mots
J'ai parfois les notes mais pas le piano
Tu sais
J'ai parfois le coeur mais pas le cerveau
J'ai parfois les signes mais rien ne vaut
Ton corps en violoncelle
Tes seins en notes plurielles
Ta bouche qui ne dit mot
Même que l'histoire n'est pas belle
Même qu'elle soit pleine de fiel
T'es mon enfant du rien
Mais t'es mon enfant tout court
Tu me détestes, je sais bien
Mais moi, qu'ai-je fait pour ?
Rappelle-toi cette nuit misère
Tu étais seule pour faire ou défaire
Pour pas me mentir
Pour pas le vomir
J'ai vu ce visage plein de sang
Des jours, des nuits, des rêves durant
Et pourtant
Je n'en peux plus vraiment
De pas te sentir comme avant
Parce que tu sais, maintenant,
J'ai parfois les gestes mais pas l'amour,
J'ai parfois l'envie mais pas les gestes,
J'ai parfois l'amour qui se déleste,
J'aurais mon rien pour toujours
J'ai ce vide en moi, ce néant de désir
Alors tu vois, Caro
J'ai beau me dire qu'il ne faut pas revenir...
...
Alors tu sais, Caro
Je vais partir sans dire
Un mot

Tilou, Orléans, le 19 février 2007

Je ne peux t'ôter de moi

Les mois passent et ils sont comme les jours, ils se ressemblent...
Et moi, j'ai l'impression de ressembler à un épave
J'ai le coeur qui tangue, qui s'accroche à d'autres
Et je ne sais pas où je vais, il me semble
On dirait ma tête, le temps ne la lave
Comme si tes blessures je voulais les garder comme les nôtres

Et ce soir, je suis devant ce bout de papier
A noter avec mes larmes, l'impossible à crier
Non je ne veux pas te haïr, je ne veux pas te détester
J'ai envie d'écrire, de mettre dans mes mots
L'indicible dont on ne pourra jamais se délester
J'ai envie de te voir et te serrer dans mes bras
Etre le buvard de ta folie et de tes maux
J'ai envie de rester une partie de toi

Les mois, ils passent
Ils me lassent
C'est ton image qui m'enlace
Je ne peux t'ôter de moi
J'étais comme une partie de toi
Sans toi, je ne suis plus moi

Et ce soir, l'encrier s'est renversé
Sur le cahier où sont consignés
Tout ce que je n'ai jamais eu
Ni le courage, ni la rage
De mettre ici ou là, là où il a plu
Et sont revenus les nuages

Les mois, ils passent
Ils me lassent
C'est ton image qui m'enlace
Je ne peux t'ôter de moi
J'étais comme une partie de toi
Sans toi, je ne suis plus moi

Poussière étincelle...

Dans la poussière étincelle
Dans la flanelle des draps
Il y a un corps qui git là
Une ombre de l'absence aux mois pluriels
Son visage n'est qu'une forme
Qui rappelle les souvenirs qui s'endorment
Il y a du feu sous le soleil
Mais plus de merveilles
Et l'on croit qu'on est là
Alors qu'on disparait
Alors qu'on s'en va
Dans le matin tout frais
On interroge le ciel
Pourquoi pas moi ?
Pourquoi pas toi ?
Et l'on part dans cette nuit qui nous effraie
Qui gommera cette vie superficielle...

Mensonge promis

Un jour sûrement
Je leur mentirai
Je te le promets

Je leur conterai
Ce rêve fragile
Ces désirs futiles

Ce rêve d'amants
Ce voeu de l'amour
Cette idée de toujours

Un jour sûrement
Je me mentirai
Je me le promets

Je me conterai
L'histoire d'avant
Celle sans parents

Un jour oui vraiment
Je te mentirai
Je te le promets
Et je te dirai
Que je t'aimais pas vraiment