Un jour j'ai vu sur une plage,
Un jour de plus, sans un nuage,
Une enfant nue sans maquillage
Qui ramassait des coquillages ;
Elle était ange sans destin,
Foutue de ce rose sur ses seins,
Un petit coeur qui vous dérange,
Où sa douce main vous désange ;
Fol elle aime jusqu'au matin
De son rire clair et enfantin,
Un petit coeur qui se fait ange
Lors une langue la désange ;
Un regard doux, des yeux si sages,
Le cheveu fin tel un mirage,
Un rêve nu, daté sans âge,
Un cliché flou vide d'image ;
Elle avait ses mains vers le ciel,
Pour effleurer sa lune de miel,
Son paradis plein d'artificiel,
Cette musique aux sons pluriels ;
Elle vous fait fondre la glace,
Quand ses menottes vous enlacent,
La Nymphette venue des cieux ;
Elle vous enclot au fond d'Elle,
Quand elle demande à son ciel,
La Nymphette des fous amoureux ;
Mais la nuit et le jour ne sont plus
Décousus d'amour et d'équipées,
Et le sommeil lui s'est envolé,
Et seul l'éveil las ici s'est plu ;
Et vous pleurez vos nuits pour rêver ;
Et vous rêvez vos jours à pleurer ;
Vous étiez fou d'amour volé ;
Vous l'étiez à vous oublier ;
Enfant perdue de cet arc-en-ciel,
Des grains de sable par kyrielles
Enlisaient de cette boue de fiel,
Ses petits pieds, grains superficiels ;
Elle est la nuit pour y jouir
Elle, nectar, sublime catin,
La petite Fille du Rien ;
Elle y a mis tous ses désirs
Mâtinés d'un lit de chagrins,
La petite Fille du Rien ;
Elle est la nuit assassine,
Quand elle étouffe de ses mains,
L'aurore naissant enfantine,
D'un mensonge tout nu d'une fin ;
Elle vous dira : ce n'est rien,
Ce n'est qu'un rêve embryonnaire,
Qu'un embryon carmin vulgaire,
La petite Fille du Rien ;
Un jour, j'ai vu loin de la plage,
Un jour de moins, plein de nuages,
Une fille de maquillage,
Qui écrasait les coquillages...
Tilou, à Orléans, le 15 janvier 2007
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